Plaidoyé pour l'éco-auto-construction par Olivier Pujol
Extrait du commentaire:
collectif écoconstructeurs et l'association bolo:
L'Habitat écologique
Introduction :
« Le mot Habitat provient du vocabulaire des botanistes du 19ème siècle : milieu propice à la vie et à la reproduction. »(Thierry Paquot. L'Ecologiste N°20 p24)
L'Ecologie s'occupe du maintien des équilibres entre les êtres vivants et leur environnement ; ce maintien des équilibres repose sur la condition fondamentale que nos choix dont nous ne connaissons pas les conséquences sur le long terme et qui peuvent déséquilibrer la balance, doivent pouvoir être remis en cause et rééquilibrés par les générations futures.
L'Habitat et l'Ecologie ne peuvent alors pas être dissociés car un milieu propice à la vie et à la reproduction ne peut nuire à l'avenir des fruits de cette reproduction.
L'habitat résulte aujourd'hui d'un travail humain qui transforme les ressources du milieu collectif propice à la vie et à la reproduction : l'espace Terre. Cet habitat collectif -la terre- se morcelle donc inexorablement en habitats individuels.
Cette parcellarisation en propriétés est induite par le temps de travail possédé par chaque individu ; est elle incompatible avec la dimension écologique de l'habitat ?
Chacun peut aisément comprendre qu'un habitat collectif nécessitera moins de ressources que plusieurs habitats individuels et que la possession de plusieurs logements incite ceux qui en sont dépourvus à dépenser des ressources pour en posséder un ; mais l'objectif est avant tout de ne pas dépasser l?empreinte écologique admissible .
Pour cela, il est avant tout nécessaire de privilégier l'emploi de ressources renouvelables tout en limitant les apports énergétiques fossiles et radioactifs ; la consommation quotidienne est aussi un des leviers essentiels permettant d'influer sur les économies d'énergies bien que celle-ci présente aussi rapidement ses limites.
Quels sont donc les enjeux de la construction de nos habitats qui doivent être à la fois sain et non énergétivores ; il faut revenir avant tout sur l'histoire de la construction qui de l'auto production, à la perte de savoirs faire, devrait aujourd'hui revenir à une réhabilitation de ces savoirs anciens ; si ces derniers ne sont pas compétitifs sur le marché, le retour à l'auto construction est indispensablement écologique.
Première partie : Posséder un Habitat
Dans l'espace collectif sur lequel nous vivons-la terre-, nous possédons tous une chose : le temps de vie que nous avons à y passer. Ce temps de vie appartient à chacun d'entre nous et nous l'employons comme bon nous semble ; nous nous déplaçons pour aller voir des amis, nous lisons, nous nous nourrissons. Tout au long de notre vie nous consommons donc de la nourriture, des livres, des voitures.Ces biens de consommation ont nécessité eux aussi un temps de vie. Des personnes ont passé du temps à fabriquer les pièces de la voiture qui servira à aller vous promener ou à aller au travail.
Car ce temps de vie consacré à la fabrication des biens de consommation est appelé temps de travail. Ce temps de travail sert donc à transformer des ressources de l'espace collectif -la terre- en des biens individuels échangeables.
Ainsi, lorsqu'un individu va transformer de l'argile et du sable en briques pendant 10 jours, il pourra les échanger contre une commode qu'un menuisier aura mise 10 jours à fabriquer.
Nous pouvons tirer de cela deux constats :
Le premier est le morcellement en plusieurs propriétés des ressources collectives.
Le second est l'échange possible de ces propriétés en temps de travail équivalent.
Or, nous savons bien à l'heure actuelle que les échanges de propriétés ne se font plus en temps de travail mais en argent ; l'argent ne correspond plus à du temps de travail c'est pourquoi ceux qui en possède peuvent être propriétaire de biens dont le temps de travail nécessaire à leur fabrication est supérieur au temps de vie qu'ils passeront sur terre.
A/ Des inégalités énergétivores
Un propriétaire de deux habitats incitera nécessairement celui qui en est dépourvu à en construire un autre. Plus il y aura d'inégalités, plus il y aura d'accumulations de propriétés et donc de nécessité d'en construire d'autres pour ceux qui auront été expropriés ; ainsi va le chemin de la croissance et de la surconsommation énergétique.
En effet, « au niveau mondial, chaque année, le bâtiment consomme 50% des ressources naturelles, 40% de l'énergie,16% de l'eau et génère 25% des Gaz à Effet de Serre (GES) » (Suzanne et Pierre Déoux. Le guide de l'Habitat sain .Ed Médieco Andorre 2004 p13).
Si les propriétés étaient réparties égalitairement, il n'y aurait plus besoin d'en construire de nouvelles.
Or, le droit du sang -celui de transmettre prioritairement sa propriété à sa descendance- prime sur le droit du sol -celui de posséder égalitairement les ressources de l?espace collectif- ; alors que les ressources sont aussi les fruits du travail de ceux qui ne sont plus là pour les posséder.
En effet, comment prétendre posséder du temps passé ?
Ainsi, si nous répartissions le nombre de logements français égalitairement :
Nous nous apercevons qu'il n'y aurait plus besoin de construire du neuf et de faire de dépenses énergétiques.
B/Habitat collectif et individuel
Le premier principe au niveau des économies d'énergies, est d'avoir un rapport surface extérieure/ volume intérieur le plus faible possible ;
Nous nous apercevons que avec le même volume, un bungalow en L consomme deux fois plus d'énergie qu'un appartement de même dimension situé à l'intérieur d'un immeuble.
C/L'empreinte écologique :
Dans tous les cas, l'objectif est de ne pas dépasser l?empreinte écologique admissible ;
Qu'est ce que cette empreinte écologique ?
Pour cela, imaginons ce qui se passerait si une ville était enfermée sous une coupole de verre laissant passer la lumière mais empêchant la matière de toute sorte de rentrer ou de sortir
La santé et l'intégrité de tout le système humain ainsi emprisonné dépendraient entièrement de ce qui aurait été enfermé sous la coupole.
Supposons que notre ville soit entourée d'un paysage diversifié où sont représentés terres arables et pâturages, forêts et eaux -tous les genres de sols écologiquement productifs- proportionnellement à leur quantité sur la terre actuellement.
Supposons de plus que notre capsule de verre soit élastique et qu'elle puisse s'étirer.
La question devient alors la suivante :
Quelle dimension devrait atteindre la coupole pour que la ville quelle contient puisse vivre indéfiniment et exclusivement des écosystèmes de sol et d'eau et des ressources énergétiques contenus dans la capsule.
En d'autre terme quelle superficie totale d'écosystème terrestre faut il pour soutenir toutes les activités sociales et économiques des habitants de notre ville vaquant à leurs affaires au jour le jour ?
Par définition, la superficie totale des écosystèmes nécessaire pour que la ville puisse continuer à vivre représente son empreinte écologique.
Nous pouvons ainsi déterminer l?empreinte écologique d?un individu par rapport à un autre :
Ainsi un Canadien a une empreinte écologique de 7,7ha, un habitant des états unis de 10,3ha, un indien de 0,8ha alors que la moyenne mondiale est de 2,8ha.
Connaissant l'empreinte écologique de chacun, nous devons calculer si elle est admissible ; rentre alors en compte la bio capacité per capita . La bio capacité per capita est la quantité que recevrait chaque personne si on divisait également entre toute la population mondiale actuelle, le sol et l'espace marin écologiquement productifs sur terre. Si ce morceau de planète était une île ronde entourée par la mer, elle aurait une superficie de 2,2 ha et un diamètre de moins de 170 mètres en incluant l'espace marin et de 1,7ha en ne comprenant que
les continents.
Ainsi, si l'empreinte écologique d'une catégorie de population (USA, Canada, France..) dépasse la bio capacité per capita, c'est au détriment d'une autre catégorie de la population.
De plus on constate que l'empreinte écologique mondiale dépasse la bio capacité per capita. Cela signifie que la surface écologiquement productive de la planète n'est plus suffisante pour endiguer le niveau de consommation général et particulièrement celui des pays dont l'empreinte dépasse la bio capacité per capita.
Ainsi, il faudrait 4 planètes si l'ensemble des individus consommait comme un américain, 3 comme un Canadien.
Nous constatons évidemment que l'empreinte écologique a largement dépassé la bio capacité per capita qui est en plus en train de diminuer (de 8,8ha à 2,2ha depuis le début du XXème siècle) pour deux raisons :
- l'accroissement de la population mondiale
- l'accroissement des surfaces bâties qui rendent le sol improductif
Il semble donc indispensable de limiter les constructions neuves et au pire de ne pas dépasser lorsqu'on le fait l'empreinte écologique admissible de 2,2 ha.
Données librement adaptées de l'ouvrage de William Rees et Mathis Wackernagel .Notre Empreinte écologique Ed écosociété 1999 Montréal.
Deuxième partie : privilégier l'emploi des ressources renouvelables
A/ Choisir son énergie pour une faible empreinte
La notion d'empreinte écologique repose sur l'idée que pour chaque article de consommation matérielle et énergétique, une certaine quantité de sol dans l'une ou plusieurs des catégories de l'écosystème est requise pour fournir les mouvements des ressources et l'absorption des déchets reliés à cette consommation.
Ainsi, le ratio énergie/sol décrit combien 1ha de sol écologiquement productif peut fournir comme énergie chaque année (p106 à 112) :
- pour l'énergie fossile, 1ha fournit au maximum 93 millions de KW
- pour l'énergie hydroélectrique, 1ha fournit jusqu?à 15 milliards de KW
- pour l'énergie photo voltaïque, 1ha fournit jusqu?à 500 millions de KW
- pour l'éolien, 1 ha fournit jusqu?à 25 milliards de KW
- pour le solaire thermique, 1 ha fournit jusqu?à 40 milliards de KW
- pour le nucléaire, 1 ha fournit de 50 milliards à 20 millions pour un site comme tchernobyl.
Grâce à ces ratios et à la connaissance de la consommation d'un habitat en KWh nous pouvons savoir quelle est l'empreinte écologique de la consommation d'un habitat et de ses habitants.
En France la consommation moyenne est de 200KWh par m2 de surface au sol ; si nous considérons un habitat de 100 m2 sur une année (8760heures) un tel habitat consommera 195millions de KW.
Si cette énergie est fossile, l?empreinte de l?habitat sera de 2,09ha, mais si elle est hydroélectrique, l?empreinte tombe à 130m2.
B/ D'abord le bio climatisme :
Nous venons de dire que la consommation moyenne d'un habitat était de 200KWh par m2 ;
Or, il est possible grâce à l'emploi d'un système constructif particulier de diminuer cette consommation jusqu'à 15 KWh par m2.
En reprenant l'exemple ci-dessus ayant adopté les préceptes de la maison passive, nous tombons, toujours pour 100m2, à une consommation annuelle de 13,4 millions de KW ;
Soit une empreinte écologique de 1440m2 même avec l'utilisation d'énergie fossile.
Nous constatons bien que les principaux gains que l'on peut faire sur l'empreinte écologique d'un habitat se font sur sa conception et non sur les matériaux mis en oeuvre (ratio de 75 à25%), mais que plus nous diminuons cette dernière et plus le ratio s'inverse.
Avant de revenir sur les matériaux et l'énergie qu'ils contiennent, revenons sur les principes du bio climatisme :
L'implantation
Isolation et inertie
Solaire passif
Solaire actif
C/ Ensuite l'emploi de matériaux judicieux :
Une ressource possède un taux d'énergie incorporé ; c'est en cela qu'elle sera plus ou moins renouvelable.
Les matériaux sont les ressources plus ou moins transformées permettant la construction des habitats.
Pour les matériaux, l'énergie incorporée est aussi appelée « énergie grise ».
Elle se définit comme « la somme totale d'énergie nécessaire à assurer l'élaboration d'un produit et ceci de l'extraction du ou des matériau(x) bruts, le traitement, la transformation, la mise en oeuvre du produit ainsi que les transports successifs qu'aura nécessité sa mise en oeuvre. Sont également inclues les dépenses énergétiques des matériels et engins ayant contribué à son élaboration. » Erik Niemann chargé de mission MGC-DRAST .in l'énergie grise dans la filière bâtiment travaux publics
Toujours d'après la même source, l'activité de construction (industrie des matériaux, chantiers et transport), consomme en moyenne 3 à 4 million de KW d'énergie grise par mètre carré de surface habitable.
Or, le chauffage qui est une des principales causes de déperdition, atteignait en 2000 :
180 KWh/m2/ an ce qui équivaut à 1,6 million de KW/m2/an.
Cela signifie qu'il faut environ 2 ans pour que la consommation de chauffage atteigne le seuil des dépenses d?énergies liées à la construction. Il est donc très important de privilégier un investissement dans une conception bioclimatique faisant diminuer les dépenses à moins de 30KWh/m2/an ;il faudrait alors 15ans pour dépasser le seuil des dépenses d'énergies liées à la construction.
L'on constate bien que dans tous les cas à partir de 15année d'existence une maison dépensera plus en frais de fonctionnement que lors de la construction.
Faut il pour autant abandonner nos matériaux à faible énergie incorporée ?
Les meilleures économies d'énergies viennent évidemment de l'énergie que l'on n'aura pas à produire. Comparons pour cela différentes techniques constructives (source ARESO) :
Nous constatons bien ici que certains préjugés tombent sous la coupe des chiffres ; la brique mono mur peut être montré du doigt. !!
Continuons notre investigation avec ce comparatif de divers matériaux :
fiche technique
caractéristique des matériaux
conductivité thermique: coefficient appelé lambda (?) désignant la capacité isolante d'un
matériau; plus le lambda est faible et plus le matériau est isolant.
Ce coeficient permet de calculer la résistance thermique d'une épaisseur
de mur, toit-en aplicant la formule E/-; E désignant l'épaisseur de
la paroi en mètre. Plus la résistance thermique(R) est élevée, et plus la
paroi est isolante.
insérer tableau (maison écologique sur l'isolation)
masse volumique: poid en kg d'un matériau pour un volume occupé en mètre cube m3
densité: rapport de la masse volumique d'un matériau; exemple: le bois de masse
volumique 500kg/m3 soit 500kg pour 1000 litres (1mètre cube contenant
1000 cubes de 10 cm d'arette donc de 1litre) à une densité de
500 / 1000 soit 0,5
Energie grise: exprimée en kWh/m3 elle comprend l'ensemble de l'énergie nécessaire à
la fabrication, la mise en oeuvre et le recyclage du matériau.
matériaux à résistance thermique densité énergie grise
pour un mur de 30cm en Kwh/m3 Kwh/tonne
d'épaisseur
acier 7,85 57000
aluminium 175 2,7
ardoise 4
argile expansée 0,1 0,3 300
asphalte 1,8
coulé
béton cellulaire 0,14 0,6
avec argile expans 450
pierre ponce 200
béton bitumeux 2,2
béton non armé 2,2 500
béton armé 1,3 2,5 1850
béton de 0,75 à 1,55
granulats légers
béton maigre 1 1,8
(chapes)
blé, orge, seigle 0,8
bois d'oeuvre 0,13 0,5 180
bois lam.collé 0,2 0,6 2200
bois de conifère 0,15 0,6
séché à l'air
bois de feuillus 0,18 0,8
séchés à l'air
bois dur tropicaux 1
bois en buche:
conifère
sec 0,45
humide 0,65
feuillus
sec 0,7
humide 1
bois en copeau
en vrac 0,2
compact 0,3
brique
terre cuite
_poreuse à
perforation 0,2 0,7 450
verticale
_légère à
perforation 0,45 0,7 700
verticale
_de maçonnerie 0,68 1,6 1200
_réfractaire 0,96 2 1700
brique terre crue 100à120
et pisé
silicocalcaire 0,7 1,4 350
calcaire tendre 2,5 1,8
calcaire compact 2,8
cellulose 0,04 0,04 50
(flocons)
cuivre 8,9 138000
Dalle béton 2,3 750
Dalle asphalte 0,9 1950
Enduits
synthétiques 3300
ciment 1100
platre 0,9 750
fibro ciment 2 4000
fonte 7,25
fer à béton 9300
grès 2,5
gravier 1,7
laine de mouton 0,04 0,03 55
laine de verre 0,04 0,03 250
laine de roche 0,04 0,04 150
lin en rouleau 0,04 0,03 30
métaux cuivreux 8,9
mortier
ciment 2 300
paille et foin
en vrac 0,07 0,1
botellé 0,04à0,06 0,15
panneaux
agglomérés:
_ formaldéh. 0,13 0,65 2000
_ isocyanante 0,17 0,65 3000
_ fibraglo 0,2 1,2 2900
_ laine de bois 0,09 0,5 1200
(pour support enduit)
_ liège 0,05 0,11 450
_ contreplaqué 0,15 0,8 4000
_ fibre dure 0,17 0,9 3800
(triply,médium)
_ fibre tendre 0,05 0,3 1400
(isolant)
_polystyrène
expansé 0,04 0,02 450
extrudé 0,04 0,03 850
_polyuréthane 0,03 0,04 1200
_natte polyester 0,04 0,03 600
parpaing creux 150à250
papier 4500 à
(selon blanchiment et 22000
taux de recyclé)
perlite 0,05 0,09 230
plaques:
platre 0,9 850
fermacell 1,1 900
plastique
bache 20900
épais PER 3300
plomb 11,4
sable 1,7 à1,9
Terre
sèche 1,8
humide 2,1
Terre
allégée 0,3 0,8 30
Torchis 0,7 1,4 25
Traitement
bois:
_Sel de bore 1900
_phytosnitaire
pétrochimique 30580
Tuiles:
terre cuite 4 1,8 1400
ciment 2,3 500
verre 0,7 2,5
verre cellulaire 0,04 0,12 1600
(étanchéifier et
isoler les toits
plats)
zinc titane 7,2 181000
Nous voyons bien par exemple qu'une couverture en bac acier est X fois plus énergétivore qu'une couverture en tuile.
D/Une distinction entre éco construction et habitat sain : une aberration !
On nous apprend aujourd'hui à distinguer éco construction et Habitat sain :
En effet, l'éco construction différencie les matériaux selon l'énergie incorporée alors que l'habitat sain les différencie selon leur toxicité.
Or, un matériau peut être sain et énergétivore ;
Afin d'expliquer cette contradiction, revenons sur les critères de toxicité aujourd'hui en cours:
-Matériaux classés cancérigènes
-émissions de COV
-+pages 155 et suivante (guide de l'habitat sain)
Au-delà de ces critères applicables individuellement à la santé de chacun, nous pouvons tenir deux raisonnements :
-nous pouvons dire que tout matériau présente des degrés de toxicité ;
Ce qui signifie qu'un matériau ne peut être en soi toxique mais plus toxique qu'un autre.
-et que la toxicité ne doit certainement pas rester cantonnée à des critères individuels ; en cela elle devient contradictoire avec l'éco construction (exemple de la brique mono mur) .mais qu'elle doit prendre en compte la santé de la collectivité et donc des critères comme l'émission de GES et d?Energie Grise qui déterminent la toxicité des matériaux pour la planète.
Ainsi, la brique mono mur n'est pas un matériau sain (car il respire) et toxique parce qu'il a une forte énergie grise ; mais un matériaux plus toxique que le terre paille et moins que le PVC selon le seul critère de toxicité envers la planète.
Pourtant, nous devons parfois faire appel à des matériaux comportant plus d'énergie grise que d'autres ;
-En effet, un matériau n'est pas efficient dans tous les contextes constructifs (on ne peut employer de la brique mono mur en toiture).
-De plus des critères économiques ne permettent pas d'employer toujours les matériaux appropriés
Troisième partie : Les enjeux de la construction
A/ les limites
Chaque matériau doit être employé à bon escient ; il n'est pas possible de construire un habitat durable dans le temps qu'avec le même matériau, de la paille par exemple ; celle-ci doit être surélevée du sol par de la pierre et protégée des intempéries par des enduits chaux et une charpente en bois.
Au-delà de cette limite technique, constatons en reprenant la tableau d'ARESO, que la limite est avant tout économique.
Pourtant, cela n'a pas toujours été le cas;revenons donc sur l'histoire de la spécialisation de la construction et de la dépendance technique et économique que cela a engendré :
B/ Histoire de dépendance
De l'autoproduction de l'Habitat par la communauté villageoise, l'état moderne centralisateur a voulu régir les savoirs faire et leur apprentissage ; la révolution industrielle en étendant à grande échelle la production de matériaux n'a pas en parallèle maintenu les savoirs faire ancestraux.
L'apparition du salariat rémunérant une personne pour une seule tache fait dépendre cette dernière de l'entrepreneur qui possède le moyen de production et du voisin.
L'atomisation des taches permet d'accroître l'importance de ceux qui vendent par rapport à ceux qui produisent. Ces derniers dépendant complètement des premiers.
Même s'il n'est pas possible de connaître comment tout produire, l'accès de tous à ces savoirs simple permet à chacun de retrouver une liberté perdue pour beaucoup depuis bien longtemps ;
Ainsi, construire sa maison permet d'économiser du temps et de l'argent : (cf auto construire)
C/ L'indispensable auto construction
Un rapide comparatif entre un salarié faisant appel à un constructeur (éco ou non) et un auto constructeur (éco ou non) démontre la pertinence de l'auto construction :
Gain de temps, d'argent:
Si l'auto construction doit faire appel à l'assemblage de produits préfabriqués (parpaings, briques...) elle diminue son autonomie et les avantages qui lui sont liés.
En revanche si elle emploi des matériaux à faible énergie incorporée (bois ronds, chaume, paille...) elle temps et le bien être de ceux qui s'y engage.
Un des principaux frein, est la soit disant difficulté que représente la construction d'un habitat
(comparatif avec des recettes de cuisine) ; alors que l'on spécialise des jeunes de plus en plus jeunes dans ces secteurs du bâtiment tout en les éloignant de plus en plus d''une culture générale les autonomisant. Ne sont ils réellement capables que de çà ?
Il faut à tout prix remettre sur un pied d'estal l'enseignement général, car la technique est un outil et non la vie !
Le deuxième frein majeur, est le temps que les personnes disent ne pouvoir pas prendre pour auto construire leur habitat. Le calcul ne tient pas du tout au niveau économique, mais les personnes ont souvent peur de ne pas retrouver le même travail qui leur permet aussi de faire vivre leur famille.
Même si ce raisonnement peut être remis en cause, ne faut il pas aussi militer pour un droit au
logement qui passerait par un temps dégagé à chacun pour l'auto construction de son habitat !