Loi OGM : quand le vent soufflera ? L’OGM se sèmera
Et bien voilà, la loi sur les OGM repart pour le Sénat après avoir été votée à l’assemblée. C’est donc clairement une loi autorisant l’utilisation des OGM, liberticide pour les choix de vie.
Bon, on nous rabat les oreilles du fameux amendement communiste qui permettrait de protéger les AOC et quelques paysages en dessous de 0.9 % d’OGM. Mais ne rêvons pas : cette petite avancée (qui va surement disparaitre au Sénat) ne doit pas cacher l’ignominie de la loi votée. Et même son maintien ne changerait pas grand-chose.
En autorisant une contamination par 0.9% d’OGM avant une indication, on voit que le but n’est pas de choisir entre avec ou sans OGM, mais bien entre deux maux : avec sans le savoir, et avec en le sachant dès que cela dépasse les 0.9%.
Faire reposer les dédommagements non sur les firmes semencières, mais sur les agriculteurs est une hérésie ! Ainsi les firmes vont pouvoir ne vendre que des OGM, l’agriculteur « conventionnel » être obligé d’en planter, mais s’il contamine un champ de bio ou que l’on se retourne contre lui à cause des semences, ce sera à lui de payer ! Quelle hypocrisie ! Cela reviendrait à condamner plus durement le consommateur de drogue que le dealer !
Quand on lit le texte, on se dit que la France doit être une zone sans vents. Ben oui, il suffirait de fixer des « zones tampons » pour que les OGM ne se disséminent pas. A croire donc que les pollens ne voyage pas plus de quelques mètres. Quelle bouffonnerie ! C’est bien des kilomètres que peuvent parcourir les pollens.
Le délit de fauchage est pas mal dans son genre aussi : 75 000 € d’amende et de la prison pour ceux qui oseraient faucher des champs d’OGM. Et pourquoi pas le goulag ? Parce que ces lanceurs d’alerte se retrouvent donc dans la case criminels, voire même terroristes. Quelle société peut accepter que nous ne puissions plus dénoncer, même de façon virulente, ses excès ? Est-ce le premier pas avant le délit de manifestation ?
Cette loi est donc une véritable bombe, qui enterre définitivement l’esprit du Grenelle. Elle piétine le bon sens, fait entrer la France dans l’air du brevetage du vivant et nous condamne au pire à court terme !
15/4/08
OGM : la loi des promesses non tenues
Communiqué de presse - 18 avril 2008
Par insuffisances, la loi bouclée par le Sénat met en place le conflit sur les territoires.
La seule modification a été de dénaturer le sens du «sans OGM» contenu dans l’amendement Chassaigne pour le ramener vers le seuil de 0.9% de contamination.
La Confédération paysanne considère comme scandaleux de restreindre le champ de la responsabilité en cas de contamination aux seuls agriculteurs. Des firmes semencières et autres distributeurs de semences OGM sont exonérés de toute participation à la réparation des préjudices.
Ce texte législatif, première concrétisation du Grenelle de l’environnement marque une rupture certaine avec ce processus de concertation dont les conclusions voulaient préserver une agriculture et une alimentation sans OGM, de qualité et de terroir.
Les décisions du Sénat montrent la distance entre parlementaires et citoyens sur une question ou l’ignorance fait loi.
La procédure parlementaire a été au service d’une stratégie partisane qui laissera une marge de manœuvre très réduite pour l’ultime examen de la loi à l’Assemblée Nationale.
La Confédération paysanne continuera, avec ses partenaires à faire progresser la réflexion collective. La crise alimentaire, qui explose actuellement, montre tous les dangers de ce modèle agricole industriel, dans lequel les OGM s’inscrivent.
Le projet de loi sur les OGM a été adopté mercredi à une courte majorité.
L'opposition estime que "le Grenelle de l'environnement est mort".
Après de vifs débats et une polémique, les députés ont adopté mercredi en première lecture le projet de loi sur les OGM. Un texte adopté à une majorité étroite : les groupes UMP, à l'exception du député François Grosdidier, et le groupe du Nouveau centre (NC) ont voté pour (249 voix) ; le groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) et le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR), qui rassemble les communistes et les Verts, ont voté contre (228 voix).
Le texte a pour objectif de transcrire une directive européenne de 2001 permettant la coexistence des cultures OGM, traditionnelles et biologiques. La notion même de coexistence a été rejetée par l'opposition mais elle n'a pas réussi à faire passer une série d'amendements visant à faire la différence entre "le seuil d'étiquetage" européen de 0,9% d'OGM et le seuil de "détection" ou de "traçabilité" qu'ils souhaitaient fixer à "0%".
Amendement 252 : Autre gros point de discorde : l'amendement 252 du député communiste André Chassaigne qui prévoit la protection de zones de qualité sans OGM. Un amendement à l'origine de la polémique autour de Nathalie Kosciusko-Morizet (lire notre article : Kosciusko-Morizet, des excuses et au coin !).
La reconnaissance d'un "délit de fauchage" de cultures OGM, pouvant entraîner deux ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, a également divisé l'hémicycle. Le Sénat qui avait adopté le projet de loi sur les OGM le 8 février après l'avoir fortement amendé, l'examinera en seconde lecture à partir du 16 avril.
Réactions |
Germinal Peiro, porte-parole du groupe PS sur
le projet de loi OGM
Arnaud Apoteker, spécialiste des OGM, Greenpeace France |
Quelques adresses au gouvernement pour suivre le dossier :
- Au Sénat c'est ici ou là : http://www.senat.fr/dossierleg/pjl07-149.html